Début du contenu principal.
C'était le premier match de la saison pour l'équipe.
Il y a environ 10 mois, dans une défaite contre Toronto à l'Auditorium de Verdun, Marie-Philip Poulin avait été envoyée en quatre occasions en tirs de barrage. Samedi soir, sa deuxième tentative a semé la frénésie à l'intérieur de la Place Bell.
Poulin a trouvé le fond du filet lors de la cinquième ronde de fusillade et la Victoire de Montréal a arraché un gain de 4-3 à la Charge d'Ottawa devant une imposante foule de 10 033 spectateurs dans le nouveau château fort de la formation montréalaise.
Stoppée par Emerance Maschmeyer à son premier essai, Poulin s'est ressaisie à l'occasion suivante contre sa coéquipière de l'équipe nationale du Canada grâce à un tir du côté du bâton.
Dans les faits, c'était le troisième duel entre Poulin et Maschmeyer, le tout en quelques minutes à peine.
Dans les derniers instants de la période de prolongation, Poulin s'était présentée complètement seule devant la gardienne de la Charge, mais Poulin a tiré hors cible.
«En prolongation, ça va tellement vite, tu essaies de créer quelque chose. (La rondelle) n’est pas rentrée (dans le but). C’est ça le hockey. Des fois, il faut ajuster son état d’esprit. Jamais deux sans trois. J’ai changé un petit peu et j’ai été chanceuse, la rondelle est entrée (dans le but)», a déclaré la capitaine de la Victoire.
Malgré tout son vécu, Poulin avoue que la pression ne s'estompe jamais dans pareilles circonstances.
«Première, deuxième, 10e fois, il y a toujours de la pression. Pour moi, c’était juste de prendre une grande respiration et d'aller de l’avant», a-t-elle décrit.
Le but de Poulin a été le seul de la séance de tirs de barrage, Ann-Renée Desbiens s'avérant intraitable face aux cinq tirs de la Charge, dont deux par Katerina Mrazova.
Abigail Boreen, Laura Stacey et Jennifer Gardiner ont obtenu les buts de la Victoire en temps réglementaire aux dépens de Maschmeyer, qui a été bombardée de 46 tirs.
Deux de ces buts ont été inscrits en supériorité numérique, en sept tentatives.
«J'ai beaucoup aimé notre avantage numérique. Ça ressemblait à un avantage numérique de milieu de saison. Avec deux unités capables de bien déplacer la rondelle, je pense que c'est un aspect sur lequel on pourra s'appuyer», a analysé l'entraîneuse-chef Kori Cheverie.
Emily Clark, Danielle Serdachny et Tereza Vanisova, une ancienne de la formation montréalaise, ont trompé la vigilance de Desbiens, qui a stoppé 29 rondelles.
La Victoire disputera son prochain match mercredi soir, de nouveau à la Place Bell, contre les Sirens de New York.
La première période, et tout particulièrement la deuxième moitié de l'engagement, a peut-être rappelé à Poulin, Stacey et la défenseuse Erin Ambrose, notamment, les dernières sorties de l'équipe montréalaise en mai. Si c'est le cas, on ne parle pas de souvenirs très joyeux.
Frustrées par Aerin Frankel lors de leurs trois matchs de demi-finale contre Boston le printemps dernier, les joueuses de la Victoire ont frappé, en Maschmeyer, un mur tout aussi impénétrable pendant le premier vingt.
Malgré deux supériorités numériques, lors desquelles elle a amassé huit de ses 19 tirs, la Victoire a été incapable de trouver une brèche dans la muraille de Maschmeyer pendant les 20 premières minutes de jeu.
À elle seule, Stacey a testé la gardienne de la Charge pas moins de cinq fois, tandis que Poulin et Ambrose ont obtenu trois tirs chacune sur Maschmeyer, qui a su protéger l'avance de 1-0 de la Charge.
Cette avance, les visiteuses l'avaient obtenue avec l'aide de Boreen qui, involontairement, a poussé la rondelle derrière Desbiens après que cette dernière eut réalisé un bel arrêt sur un tir de l'enclave d'Anna Meixner.
Puisque la rondelle avait touché à Clark tout juste avant, c'est elle qui a été créditée du but.
La Charge a doublé sa priorité dès la troisième minute du deuxième vingt, là encore avec la contribution d'une joueuse de la Victoire.
Après avoir contourné le filet de Desbiens, Serdachny a dirigé la rondelle devant le filet, où se trouvait la défenseuse montréalaise Kati Tabin. La rondelle a frappé Tabin, puis bifurqué derrière Desbiens.
Selon Ambrose, ce but n'a pas perturbé la formation montréalaise.
«Honnêtement, je ne pense pas que l'on aurait pu dire que nous étions menées 2-0, compte tenu de la façon dont nous nous comportions sur le banc. J'ai regardé le tableau indicateur quand elles ont marqué leur deuxième (but) et elles avaient 10 tirs, mais, sur deux d'entre eux, nous avons nous-mêmes mis la rondelle dans le filet», a souligné Ambrose.
«C'est le jeu du hockey. Il y a des bonds bizarres. Vous regardez la façon dont nous avons joué, je pense que nous n'avons jamais vraiment été hésitantes. C'est assez impressionnant pour un premier match de ne pas déroger du scénario et maintenir le cap», a ajouté Ambrose.
La Victoire a finalement brisé la glace à 5:35 de la deuxième période.
Boreen a fait oublier sa malchance du premier vingt en battant Maschmeyer d'un tir des poignets dans la partie supérieure gauche.
Environ six minutes plus tard, pendant une supériorité numérique, Stacey a égalé le score avec un tir sur réception de la ligne bleue digne de la LNH. Un boulet de canon, qu'on vous dit!
Mais avec un peu plus de deux minutes à écouler à l'engagement, pendant une punition à Alexandra Labelle, Vanisova a rompu l'égalité sur une échappée.
La Victoire ne s'est pas imposée avec autant d'aisance en troisième période, ce qui ne l'a pas empêché d'égaler le score grâce à Gardiner lors d'un autre avantage numérique, à 11:20.
En prolongation, la Charge s'est montrée plus menaçante. Meixner s'est notamment présentée seule devant Desbiens, qui a réalisé un arrêt clé.